Leur acronyme peut paraître barbare. Les CNO (ou compléments nutritionnels oraux) sont bien souvent décriés dans nos maladies, à tort.

Dans mon parcours de guérison, j’ai eu recours à ces compléments et je sais que nous sommes nombreux à être réticent à en prendre. Je vais essayer de vous résumer mon expérience, mon vécu, afin, je l’espère, vous aider à relativiser !

Les CNO, quoi, pour qui, pour quoi ?

Les CNO sont généralement prescrits par un médecin généraliste, un psychiatre, un nutritionniste, dans l’objectif d’aider les plus dénutris d’entre nous ou ceux qui ont le plus de mal à se nourrir de tous les nutriments à reprendre un poids santé, sans être obligé de manger des quantités qu’on jugerait trop conséquentes.

Leurs formes sont variées : boissons lactées, yaourts, de jus de fruits, compotes, et autres textures, ainsi que différents goûts, ce qui permet de varier pour ne pas se lasser et surtout de trouver ce qui nous correspond le mieux.

Soyons honnête, les prendre demande un effort surhumain, et nous sommes très souvent incompris face à cette peur de prise alimentaire dite « supplémentaire ».

Pourquoi ? Leur texture est jugée très compacte, leur goût peut parfois surprendre, mais surtout le nombre de calories inscrites sur leurs étiquettes peut faire peur.

Ces petites bouteilles font peur à la maladie, et nous les rejetons, persuadés que nous sommes capables de surmonter nous-même les efforts à faire, quitte à surestimer la capacité de notre corps (voire de notre esprit) à guérir.

J’ai alors compris que cette petite bouteille était tout simplement une béquille

Après de longs mois de lutte, persuadée que je m’en sortirai seule, j’ai finalement compris et accepté que dans une situation de grande dénutrition, la nourriture seule ne pourrait pas couvrir les dommages infligés à mon corps.

Au fil de l’eau, j’ai compris que cette bouteille n’était PAS un concentré de calories, comme peut le décrier la maladie, mais bien un moyen de m’aider, un tant soit peu, à atteindre mes besoins nutritionnels dans la journée.

Dis comme ça, il s’agissait donc d’une bouteille d’énergie !

En résumé :

Prendre un CNO =

  • se donner les moyens de couvrir ses besoins énergétiques
  • avoir plus d’énergie
  • se donner plus de possibilités d’accomplir des choses au quotidien

MOINS DE =

  • fatigue
  • irritabilité
  • sensation de froid
  • idées noires

= ATTENUER LA MALADIE ! (ET BIM !!)

En gros, c’est avant tout un petit moyen de vous réparer au jour le jour.

En complément d’une alimentation variée

On me l’a bien expliqué, et comme son nom l’indique, un complément alimentaire est un COMPLEMENT : il est donc à intégrer EN PLUS de l’alimentation !

L’idée est bien de rajouter des apports qu’on n’arrive pas à atteindre via l’alimentation classique. Donc bien sûr, hors de question de faire la moindre concession sur les repas.

Mes petites astuces dégustation

Comme le goût est parfois spécial et que prendre des compléments peut être un peu anxiogène, j’ai mis au point des petites astuces et inventé quelques recettes pour mieux les apprécier.

Voilà quelques idées :

  • Le matin, je mélange un CNO lacté au goût neutre (auquel j’ajoute un peu d’épices/ sirop d’érable/miel) à des flocons d’avoine (petit réconfort au chaud) ou j’utilise une boisson lactée déjà aromatisée (vanille/café/chocolat/caramel !)
  • Dans la journée, je mélange mon CNO lacté vanille/caramel ou chocolat réchauffé légèrement avec quelques brisures de spéculoos sur le dessus- ou bien frais, à la fraise/pêche avec quelques fruits frais dessus – voire avec un peu de poudre de matcha (pour la vanille),
  • Le soir, je prépare une soupe avec un CNO lacté neutre et des légumes,
  • En journée, je congèle un jus CNO et le bois frappé, en granité, ou le mange en crème version petit pot de crème glacée.

Les possibilités sont multiples : essayez vos propres variantes (version semoule/riz au lait, flan ou gâteaux…) et parlez-en à votre médecin/diététicien/nutritionniste qui vous aiguillera au mieux et vous donnera les bons conseils à suivre quant à la fréquence de prise de vos CNO et les moyens de réaliser vos objectifs.

100 exemples de repas complets pour retrouver des repères et reprendre goût à l’alimentation

Mon dernier conseil

Faites avant tout confiance au personnel soignant qui connaît votre profil et qui saura vous aider, vous orienter et vous conseiller dans votre prise de CNO en fonction de votre santé et situation. Le premier lâcher –prise est celui de faire CONFIANCE aux soignants, le reste suivra petit à petit !

Tous à vos cuillères et bonne guérison à tous !