Au lendemain de la diffusion du téléfilm Moi, grosse, qui traite de la grossophobie, feeleat revient sur ce phénomène de société qui prend de l’ampleur.

650 millions de personnes souffrent d’obésité dans le monde, 2 milliards d’adultes seraient en surpoids.

#BalanceTonGrossophobe, #Grossophobie, #bodypositive, … De plus en plus de hashtags viennent les soutenir sur les réseaux sociaux.

Pris pour cibles à cause de leur physique, hommes, femmes, adultes et ados dérangent et font les frais de moqueries, considérés comme « trop gros », « pas assez maigres ».

Le mot « grossophobie » désigne « l’ensemble des attitudes et des comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses, en surpoids ou obèses« . Elle a pour origine des préjugés et des stéréotypes négatifs selon lesquels le fait d’être gros est une question de volonté personnelle et que les personnes grosses seraient ainsi les seules responsables de leur surpoids, en négligeant les autres facteurs à l’origine du surpoids.

Quelles origines?

Mais d’où vient cette haine pour les corps généreux ? Si l’on veut tenter de trouver une explication à la grossophobie et à la bêtise humaine, il faut remonter l’histoire des diktats sociaux. D’après les anthropologues alimentaires Mabel Gracia et Jesus Contreras, auteurs de Corps gros, corps malades ? Une perspective socioculturelle (Ed. Dilecta), c’est à partir du début du XXème siècle que les personnes à forte corpulence sont associées à une mauvaise santé et… aux pêchés.« Le Mal, les péchés tels que l’abandon aux appétits du corps, la gourmandise, la luxure, la paresse ne sont plus punis par l’enfer après la mort, mais conduisent à des enfers beaucoup plus immédiats : la maladie, la mort, l’obésité, les manifestations de la vieillesse… Tous signes flagrants de péchés contre l’hygiène corporelle et alimentaire […]. La grosseur est considérée physiquement et moralement comme peu saine, obscène, propre aux fainéants, aux relâchés et aux gloutons », peut-on lire dans leur ouvrage. Selon les croyances donc, l’origine de la maladie d’une personne en surpoids serait la punition divine.
Un autre élément vient s’ajouter à cette position : les effets de mode. Au XIXe siècle en Occident, les femmes doivent être fines et avoir la peau très claire pour entrer en adéquation avec les canons de beauté. Depuis peu, en partie grâce à Kim Kardashian, ce sont les femmes pulpeuses, aux formes généreuses (mais pas n’importe où !) qui font envie. La société n’a eu de cesse de nous dicter comment être, à quoi ressembler, dans quelle taille de jean il faut rentrer pour se sentir « bien » et être « comme les autres ».  (Source : Le Journal des femmes)

Grossophobie, obésité, des victimes isolées dans tous les domaines

Tout comme l’ensemble des personnes qui souffrent de troubles alimentaires, celles qui souffrent d’obésité ou qui sont victimes de grossophobies sont souvent isolées.

Au niveau des loisirs, elles peuvent même être limitées dans leur choix : pour des raisons malheureusement évidentes, il peut être plus difficile pour elles de voyager, prendre l’avion, le train, aller au cinéma, faire une sortie sportive, …

Dans leur vie professionnelle, ces personnes subissent des discrimination à l’embauche. C’est ce que dénonce Gabrielle Deydier dans son livre On ne naît pas grosse.

Mais la grossophobie existe également dans la sphère médicale. Le collectif Gras Politique dénonce et répertorie les remarques et injures médicales dont certaines personnes ont pu être victimes dans leur liste « non safe ». Gynécologues, sage-femme, psychiatres : sur ce mur de la honte, les témoignages sont glaçants et révèlent de la violence et du mépris de certains professionnels. Une liste « safe » propose aussi une liste de médecins bienveillants. Tout le monde peut enrichir ces deux répertoires.

Des maladies dont on se soigne

Rappelons-le, les personnes qui souffrent d’obésité ne sont pas responsables de leur surpoids sont malades, comme toute personne qui souffrent de troubles alimentaires.

Pour se soigner, elles doivent s’entourer d’une équipe pluridisciplinaire qui les aiderait à traiter leur maladie aussi bien sur le plan physique que psychologique.

Enfin, l’application feeleat et la communauté d’entraide sont un support non négligeable. La revue scientifique Obesity a récemment démontré le bénéfice du carnet alimentaire digital pour ces personnes en surpoids.

Retrouvez sur blog de nombreux témoignages de personnes qui luttent ou ont lutté contre le surpoids.

Vous êtes victimes de grossophobie ? N’hésitez pas à partager votre vécu avec la communauté.