Témoignage anonyme
On dit que l’hyperphagie boulimique est le trouble alimentaire le plus courant, et pourtant on en parle peu.
On serait même 10 % de la population a en souffrir et à connaitre régulièrement des épisodes de compulsions alimentaires.
Je lutte contre l’hyperphagie boulimique depuis des années, et même si j’ai conscience que c’est une maladie, j’en ai honte. Terriblement honte. C’est un comportement dévorant et douloureux pour lequel j’ai appris qu’un soutien professionnel est d’une grande aide.
Cette dernière année, avec les confinements successifs, le combat a été hard. On ne va pas se le cacher, les réserves de nourriture à la maison, l’obligation de rester enfermés, l’anxiété générale, … bref, la pandémie a été un moteur parfait pour les troubles alimentaires…
Heureusement, au fil des années, et grâce aux techniques que j’ai développées avec l’aide de mes médecins, j’ai réussi à gérer. Voilà quelques astuces auxquelles je me raccroche et qui pourraient vous aider.
Entourez-vous & communiquez
C’est indispensable. Que vous vous adressiez à un médecin, à un proche, un membre de votre famille, un ami, un collègue, une association de patient. C’est important de réussir à parler de ses difficultés, évacuer la douleur et mettre des mots sur ses maux.
En plus, vous réaliserez que contrairement aux idées reçues, il y a plein d’âmes bienveillantes & empathiques prêtes à vous soutenir.
Faites une liste des points positifs de chaque journée
Il s’agit d’une technique très simple qui ne doit pas nécessairement prendre beaucoup de temps. Chaque soir, j’écris quelques phrases sur ma journée et je m’assure d’y inclure des éléments positifs.
L’application feeleat permet notamment, via la fonctionnalité « journal » de lister chaque jour ses petites victoires.
Cela peut être n’importe quoi, comme être sorti prendre l’air, avoir parlé à un ami, apprécier une nouvelle série. Il est agréable de constater, au fil des mois, qu’il y a eu des points positifs pendant la pandémie, même s’ils sont minimes.
Gardez en tête que chaque jour peut être un nouveau départ
C’est une chose que j’ai apprise au cours de la thérapie cognitivo-comportementale. Peu importe comment s’est passée la journée d’hier, peu importe les comportements adoptés, la journée d’hier est terminée et il est temps de recommencer. Cette attitude s’est avérée incroyablement réconfortante au fil des ans et vous encourage à vous traiter avec bienveillance.
Planifiez et prévoyez des choses dont la perspective vous fait du bien
Pendant le confinement, j’ai essayé de prévoir des choses agréables, aussi petites soient-elles. Il peut s’agir d’un zoom avec des amis ou de la famille, d’un nouveau film à regarder après la journée de travail, un nouveau livre à dévorer sous la couette, ou encore l’essai d’une nouvelle recette. Cela m’a permis d’éviter le blues de l’enfermement et a été une distraction très appréciée.
Reconnaissez que vous faites de votre mieux !
Si vous lisez ces mots, c’est que vous cherchez des astuces et témoignages qui vous donneront l’espoir que vous voulez vous en sortir. Donc, vous voulez vous en sortir. Donc vous êtes proactif pour votre guérison. Bravo.
Créez une routine apaisante
Nos routines ont été perturbées de nombreuses façons : pas de trajet, pas de travail, pas d’école, baisses de revenus, pas de week-ends, pas d’amis, pas de sorties, pas de cinéma, …
Pendant la pandémie, j’ai parfois eu l’impression que les seules routines tournaient autour de l’alimentation : faire les courses, préparer le repas, passer le temps en attendant le repas suivant, bouloter, goûter, manger, …
Pour ne pas être focalisée sur ça, j’ai essayé de mettre en place des routines non liées à l’alimentation : par exemple me mettre au travail à heure fixe, faire une pause pour aller me promener, changer de trajet chaque jour en allant acheter ma baguette de pain, appeler un ou une amie chaque soir avant de me mettre à la cuisine, lire une heure avant de me coucher, …
Faîtes une boite à apaisement
J’ai mis ça en place lors d’un grand moment de détresse. J’ai dressé une liste des activités qui me procurent un sentiment de calme (écouter mon album préféré, prendre un bain chaud, dessiner, faire du tricot, marcher en forêt), je les ai écrites sur un papier et mises dans une boîte.
Quand je sens l’angoisse et / ou la crise monter, je saisis la boite, je tire un papier, et je me mets à cette activité.
Bien sûr, parfois je n’y arrive pas et la crise vient quand même, mais l’intention est bonne et m’a sauvée à plusieurs reprises. Cela peut sembler minuscule, mais cela peut faire une différence au fil du temps.
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