Aller au restaurant quand on essaie de se soigner de boulimie ou d’anorexie peut être une expérience décourageante et challengeante.

C’est même un sacré défi à relever qui est parfois intégré dans les protocoles de soin. Certaines cliniques spécialisées en font même l’occasion de sorties thérapeutiques.

L’appréhension, l’anxiété, la peur se portent sur de nombreux éléments :

  • le choix du lieu
  • le choix du plat (pour certains, tout donne envie et pour d’autres, tout semble inadapté)
  • la peur d’être jugé(e) sur nos choix
  • la peur d’être jugé(e) sur notre façon de manger
  • la peur d’être jugé(e) si nous ne finissons pas notre plat ou si au contraire nous prenons quelque chose en plus,
  • la peur de portions inadaptées : peur de trop manger, peur de ne pas assez manger, …

Pour autant, se confronter à ses difficultés est une étape indispensable à la guérison, et il existe tout un tas de petites astuces pour que ce moment qui peut à priori paraitre inconfortable soit le plus agréable possible.

Combattre sa peur

C’est évident que se soumettre à cette « expérience » d’aller au restaurant est un sacré défi.

Mais c’est un défi incontournable.

Bien sûr, la peur, la crainte, les anxiétés sont légitimes.

Bien sûr, nous avons plusieurs options, dont celle de ne pas y aller.

Et si nous essayions de changer le regard que nous avons sur ce challenge ?

Et si, au lieu de considérer ce moment comme anxiogène et désagréable, nous le considérions comme l’opportunité de prendre du recul sur notre protocole de guérison, et d’identifier les émotions désagréables, les comportements inadaptés ?

Au lieu de se détourner de la difficulté en l’évitant, le chemin le plus court et le plus direct vers la guérison est de se confronter à ses peurs, pour mieux identifier ce que nous devons travailler.

D’autant que nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise : celle de constater que le défi à relever n’était pas si élevé que nos craintes nous le laissaient penser et que, finalement, on a bien progressé !

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Communiquer

Encore et toujours.

Sans en faire une affaire d’état, ni donner le sentiment que nous voulons que cet évènement soit centré sur notre expérimentation, il est évident que communiquer sur nos craintes nous aidera à ce que ce moment soit mieux préparé et se passe de la meilleure façon possible.

D’ailleurs, communiquer aide à faire disparaitre la peur du jugement, souvent liée à la crainte que les personnes autour de nous découvrent nos difficultés.

Quoi qu’il en soit, manger au restaurant pendant la convalescence, que ce soit la première ou la cinquantième fois, est un moment où l’inclusion de nos soutiens, famille, amis peut être d’une grande aide.

L’idée n’est pas non plus de prévenir toutes les personnes qui seront à table à vos côtés que vous souffrez d’un trouble alimentaire.

Mais se savoir compris et soutenu par au moins une personne présente peut être réconfortant et rassurant.

Préparer la sortie & débriefer

On ne le dira jamais assez, pour se soigner d’un trouble alimentaire, il est indispensable de s’entourer d’une équipe thérapeutique.

Si l’anxiété est trop importante, parlez en avec vos médecins. Ils vous aideront à prendre du recul, à évacuer une partie de vos croyances limitantes et aborder cet évènement plus sereinement.

Après la sortie, on débriefe. Qu’est-ce qui s’est bien passé ? Comment a-t-on vécu le moment ? De quoi est-on fière ? Que doit-on travailler ?

On liste les choses positives comme négatives, pour toujours aller de l’avant.

S’armer de patience et faire preuve de bienveillance

Quand on se retrouve dans cette situation de stress et d’angoisse, on se sent souvent nul(le) et même si on essaye de se dire que nos craintes sont injustifiées et « pathétiques », elles sont bien présentes… ce qui renforce la mauvaise estime de soi.

On le répète souvent ici, souffrir d’un trouble alimentaire est une maladie, dont on n’est pas responsable. Exit la culpabilité, le sentiment de honte. Nous ne sommes pas malsain, nous sommes malades et en souffrance.

Nous ne faisons pas exprès d’être en difficulté.
Alors on prend une grande respiration, on se réconcilie avec soi-même, on accepte cette sortie et on essaie de passer un moment le plus agréable possible en se focalisant sur la conversation et sur ce moment de vie sociale si important à notre santé mentale.