Lundi, c’est la rentrée pour beaucoup de collégiens, lycéens et étudiants.
Lorsqu’on souffre d’une maladie, quelle qu’elle soit, il est parfois difficile de conjuguer la guérison à sa scolarité.

En France, il existe un dispositif, le PAI, pour vous aider à concilier vos soins et votre vie scolaire.

Charlotte en a bénéficié, elle nous en parle.

Le PAI, qu’est-ce que c’est ?

C’est un Projet d’Accueil Individualisée. Il concerne les élèves atteint de maladies chroniques (dont les TCA), d’allergies ou d’intolérances alimentaires. Grâce au PAI un élève peut suivre son traitement et assurer son suivi médical, tout en assurant sa scolarité à l’école primaire, au collège ou au lycée.

C’est un document écrit qui précise les traitements, suivis ou régimes particuliers pour l’élève pendant les temps scolaires et périscolaires ainsi que les aménagements nécessaires. En cas d’hospitalisation, le PAI peut autoriser une scolarisation partagée entre l’établissement scolaire et le domicile ou l’hôpital.

Comment en bénéficier ?

La demande de PAI est faite par la famille ou chef d’établissement scolaire, mais dans tous les cas, la demande doit être fait avec l’accord de la famille. Le PAI doit être fait à partir des besoins thérapeutiques de l’élève, qui seront indiqués dans l’ordonnance (signée par le médecin qui suit l’élève). Le médecin scolaire veille au respect du secret professionnel et à la bonne compréhension des consignes concernant l’élève. Il peut être modifié en cas de besoin.

Quelle est ton expérience ?

J’ai bénéficié d’un PAI quand j’étais en terminale. J’étais hospitalisée et le médecin du service à proposer à mes parents de faire une demande de PAI.

Grâce au PAI, j’ai pu aller deux jours par semaine au lycée tout en restant hospitalisée (il a été mis en place environ un mois après mon entrée à l’hôpital, mon état de santé s’étant amélioré), une vraie bulle d’oxygène, je pouvais voir mes amis et être hors du cadre de l’hôpital.

J’ai également eu des professeurs qui me donnaient des cours à l’hôpital, pour certaines matières c’était mes professeurs et pour d’autres matières des professeurs d’une association, cela m’a permis de n’avoir aucun retard par rapport aux autres élèves de ma classe.

Tous mes professeurs et ma classe étaient au courant de mon état de santé sans pour autant en savoir les détails, et contrairement à ce que j’aurais cru, c’était une bonne chose qu’ils soient au courant car cela a évité des remarques déplacées.

De quels aménagement as-tu bénéficié ?

A la fac, j’ai pu bénéficier des dispenses de TD et d’un mi-temps thérapeutique. 

Les cours se divisent en cours magistraux (CM), et en travaux dirigés (TD) (voire parfois aussi avec des travaux pratiques (TP) pour certaines filières). Chaque TD correspond à une unité d’enseignement (UE) à eux seuls, ou ils peuvent être couplés avec des CM.

Mais attention, il faut bien regarder comment sont évalués les TD (seuls ou couplés aux CM). En effet, si les TD seuls représentent une UE, alors il faut rattraper les cours et vous passerez une évaluation en fin de semestre afin de valider l’UE ; si les TD sont couplés avec des CM, alors seule la note d’évaluation de CM comptera en fin de semestre (le fameux partiel !)

Etre dispensé des TD permet d’alléger l’emploi du temps d’environ la moitié ce qui peut être une aide non négligeable, il faut juste bien regarder la maquette de votre formation afin de voir s’il est possible, techniquement parlant, d’être dispensé de TD, et de faire les choix les plus judicieux.

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Les mi-temps thérapeutique, qu’est-ce que c’est ?

Le mi-temps thérapeutique permet de faire une année scolaire étalée sur deux ans. Vous choisissez les cours auxquels vous assisterez et pour lesquels vous serez évalués, pour le premier et pour le second semestre. Vous pouvez par exemple faire la moitié des cours au premier ainsi qu’au second semestre, et l’année prochaine faire l’autre moitié ; ou bien vous pouvez faire tous les cours du premier semestre et aucun cours du second semestre, puis faire les cours du second semestre l’année suivante, c’est vous qui décidez selon vos besoins. A la fin des deux ans, vous aurez validé une année scolaire, par exemple une première année de licence.

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Comment faire les démarches ?

La démarche se fait à votre demande, auprès de la médecine préventive de la fac en début d’année scolaire pour les dispenses de TD et à tout moment de l’année pour le mi-temps thérapeutique. Soit vous pouvez déjà faire un certificat par votre médecin attestant que votre état de santé nécessite un aménagement, soit le médecin de la médecine préventive vous en fera un si votre état de santé le justifie. Dans tous les cas, vous devez obligatoirement passer par la médecine préventive pour officialiser votre mi-temps thérapeutique et vous recevrez une attestation.

Un fois votre mi-temps officialisé, vous n’avez plus qu’à mettre au courant votre responsable de formation et le secrétariat en fournissant votre attestation, et éventuellement les enseignants qui effectueront les cours auxquels vous n’assisterez pas.

Les démarches peuvent légèrement varier d’une fac à une autre, vous pouvez vous renseigner auprès de la médecine préventive de votre fac.

En quoi cela t’a-t-il aidé ?

La dispense de TD m’a aidée pendant mon année de licence. Je n’avais pas un emploi du temps trop conséquent (environ 3 à maximum 5 heures par jours) ce qui me permettait d’aller en hôpital de jour pour mon suivi. La plupart de mes TD étaient couplés à des CM, je n’avais que les partiels de fin de semestre comme notes, je n’avais pas de notes de contrôles continus venant des TD.

Le mi-temps thérapeutique était plus adapté pour mon master car les CM et les TD étaient mélangés, la distinction entre CM et TD n’était donc pas possible. Là aussi, le mi-temps thérapeutique m’a permis d’alléger mon emploi du temps, et de permettre d’assurer un suivi médical. Le mi-temps thérapeutique peut être un peu plus contraignant que la dispense de TD car vous faites deux ans pour valider une année scolaire mais parfois certaines formations n’offrent pas d’autres possibilités plus adaptées. Rappelez-vous également que sans la santé, les études ne suivront pas… Alors mieux vaut avancer doucement mais sûrement !

Merci Charlotte !

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