Chères combattantes, chers combattants, 

Ayant lutté 8 années contre les troubles alimentaires, je veux vous transmettre mon expérience en vous parlant de la guérison.

Sachez qu’il n’y a pas forcément une raison mais souvent une accumulation de ressentis et de vécu pouvant entrainer vers la dépression et les troubles alimentaires.

Cette maladie est une histoire de combat contre soi-même.

Nous sommes notre vrai seul ennemi. On ne peut pas gagner ce combat. J’ai commencé à guérir quand j’ai compris que ne savais pas ou plus qui j’étais.

La guérison est un processus dur qui met vraiment à l’épreuve. C’est d’autant plus dur puisque la maladie nous a brisé.e et affaibli.e. Nous n’avons plus confiance en nous.

La guérison n’est pas une capacité mais une volonté. On ne guérit pas simplement parce qu’on en est capable. On guérit parce qu’on a accepté de guérir. La dépression et les troubles alimentaires sont pour nombreux un refuge, un état qui paradoxalement peut rassurer. Les troubles alimentaires permettent en effet de noyer ses émotions et donner une raison à son mal-être.

La guérison est un combat individuel. On peut, voire on doit, s’entourer, mais ces personnes ne pourront nous apporter que du soutien ou de l’aide à l’introspection. Personne d’autre ne pourra tuer le monstre qui est en nous ni retrouver notre force intérieure. 

La guérison est synonyme de pardon. Il faut entendre que l’on était malade et que nous n’étions pas responsable de nos troubles. Il s’agissait seulement d’un moyen d’échapper à la maladie, la dépression. Le pardon nous permet de mettre fin à notre haine intérieure et d’arrêter de s’en vouloir.

La guérison, soyons honnête prend du temps. On ne sort pas de l’hôpital ou d’un rdv avec un psychologue guéri.e. Il faut accepter d’avancer doucement pour réussir à s’écouter et se connaître. 

La guérison est inévitablement une histoire de patience et de respect de soi.

La guérison c’est apprendre à être tolérant et prendre soin de soi. Après tant de haine envers nous-même, nous sommes fragile. Nous devons apprendre à nous faire du bien.

Enfin, la guérison c’est apprendre à s’aimer.
Aujourd’hui la maladie est un chapitre clos de ma vie depuis plus d’un an. Et pourtant j’ai souvent cru qu’il ne pourrait jamais vraiment se fermer. Je veux vous dire à tous de ne pas baisser les bras, de croire en vous. Nous sommes tous très forts. Si nous avons réussi à nous mener au plus bas alors nous savons nous mener au plus haut.
Je suis avec vous,
Une ancienne combattante

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