Je suis atteinte d’une maladie de Crohn sévère depuis mes 19 ans. Petit à petit, et au fur et à mesure de l’évolution de ma maladie, j’ai appris à gérer mes douleurs abdominales chroniques qui surviennent souvent après manger.
Voilà mon expérience et quelques moyens simples pour soulager ces maux, et même des manières de les prévenir.

Ayez le réflexe de vous relaxer

Ma priorité lors de ces moments, c’est de prendre l’air et/ou m’isoler dans un endroit calme pour respirer.  En effet, dans mon cas, l’anxiété cumulée à la sensation de confinement aggravent, voire provoquent mes douleurs.

La cause des douleurs abdominales peut être liée au repas que je viens de prendre (soit inadapté soit trop copieux), mais aussi au stress. Dans tous les cas, le stress et la tension des muscles qui l’accompagne peuvent accentuer les douleurs.

Pour les douleurs supportables, j’ai mis en place un rituel pour me détendre qui peut bien souvent suffire.
Une tisane chaude, une bouillotte, un bon bain ou un massage ciblé, …
Si vous n’avez pas la possibilité d’installer ce type de rituel immédiatement (au travail ou pendant une soirée par exemple), essayez de vous isoler dans un endroit calme pour faire quelques exercices de respiration. On ne s’en rend pas forcément compte, mais les troubles digestifs  (même lorsque ce sont des symptômes de maladie chronique lésionnelles) sont souvent dus à un état d’anxiété, ou à une mauvaise oxygénation du corps.

Les remèdes de grand-mère (à base d’huiles essentielles par exemple) contre les nausées et maux de ventre peuvent donc être très efficaces s’ils sont associés à du réconfort émotionnel dans votre esprit !

Soyez bienveillant avec vous-même et acceptez que les médecines douces ne sont pas toujours suffisantes

Lorsque la douleur est trop forte et devient handicapante, voire insupportable moralement, je n’ai plus honte de prendre des anti-douleurs adaptés, malgré tous les effets secondaires décriés.

J’ai appris avec le temps qu’il était logique que je ne sois pas correctement connectée à mes sensations alimentaires compte tenu de la nature de ma maladie, mais aussi, que mes sentiments de honte et de culpabilité à ce sujet, ne faisaient qu’aggraver mon cas.

Le mieux est d’accueillir cette douleur comme un message et une étape vers la guérison, tout en gardant en tête qu’elle n’est que passagère et qu’on est tout à fait capable de la surmonter.

Aussi, les sentiments de honte et de culpabilité peuvent contribuer à renforcer votre mal-être, et donc votre confort digestif. N’oubliez pas que vos intestins sont comme votre deuxième cerveau, et que ce qui se passe dans votre tête peut fortement influencer ce qui se passe dans votre ventre.

Par ailleurs, il peut arriver que les tentatives de relaxation aient échoué. Dans ces cas où la douleur est trop forte, je n’ai plus avoir honte d’utiliser des anti-douleurs adaptés. Il n’y a aucun mal à utiliser des médicaments s’ils vous soulagent efficacement.

Apprenez à écouter vos sensations alimentaires pour prévenir les douleurs

Aujourd’hui, j’ai entamé un processus pour ne plus laisser les douleurs m’envahir et me gâcher la vie. Ce processus est long, et je suis accompagnée pour y arriver. Il passe par un aménagement dans mon style de vie, mon environnement et mon alimentation, mais sans restriction ni interdit, le but étant d’apprendre à m’écouter.

J’ai aussi découvert la naturopathie et la sophrologie ce qui me permet d’identifier les aliments qui me causent de l’inconfort, et de reconnaître si ma douleur abdominale correspond à un manque d’oxygénation de mon corps. Mais il faut faire attention aux praticiens que vous consultez, et n’y aller que si vous avez des recommandations fiables (puisque ces professions sont encore très peu réglementées), puis bien garder en tête que ces praticiens ne sont là que pour vous accompagner, et non vous donner une « liste d’interdits » .

Ainsi, je m’autorise à manger de tout, je n’ai plus envie de manger certains aliments naturellement lorsque je sens que mon corps ne va pas assumer, et j’aménage  dans mon planning  des moments où je peux travailler concrètement sur mon oxygénation, puisque je sais dorénavant que pour digérer correctement, j’ai besoin de respirer plus que d’habitude.

 

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