Quand je suis rentrée en clinique pour me soigner de mes troubles alimentaires, j’avais 3 gros objectifs :

  • Dépasser ma peur de manger
  • Travailler sur ma dismorphophobie
  • Me soigner de mon addiction au sport et à l’exercice physique de façon générale

Le plus difficile n’a pas été celui que je croyais…

Réapprendre à manger a été une vraie contrainte.

Bien entourée, grâce aux plateaux, petit à petit, en me confrontant aux aliments, ça s’est fait dans la douleur, mais j’ai pu relativement remanger de tout, tout en faisant le constat que mon corps ne se déformait pas à chaque bouchée de ce plat en sauce que j’ai même réussi à apprécier puis à envier !

Mais l’hyperactivité… Ouch …

A la clinique, j’étais interdite de participer à l’activité sportive proposée à certains patients 2 fois par semaine.

Par contre, il y avait un grand parc, dans lequel je pouvais marcher, parfois des heures… Ils ont bien tenté de m’en limiter l’accès, mais plus fort que moi, je trouvais toujours de quoi m’agiter.

Mon vrai combat contre l’hyperactivité, j’ai du le mener seule, à ma sortie d’hospit.

Les semaines qui ont suivi cette sortie, mon hyperactivité a repris de plus belle, j’ai renchainé les sorties running, les trajets à pieds ou à vélo, les longueurs de piscine, …

Jusqu’à mon premier rendez-vous de contrôle post-hospitalisation, 2 semaines plus tard. Première pesée officielle, bim, 1kg de moins sur la balance, habillée, pas à jeun.

Je vous la fais courte :

« – Ma chère Émilie, cette perte de poids, si peu de temps après votre sortie, est préoccupante. Avez-vous diminué votre alimentation ?

– Non, je n’ai pas l’impression… J’ai même maintenu mon goûter et je continue à beurrer mes tartines…

– Bon… peut-être êtes-vous plus active qu’à la clinique ?

– Non, non, pas tellement, je ne crois pas (mensonge, à ce moment là, je sais très bien…)

– D’accord… essayez de réfléchir, et de constater ce qui dysfonctionne. Je vous propose qu’on se revoit la semaine prochaine »

Semaine suivante, même topo, perte qui continue.

Et c’est là que je lâche tout.

Les runnings qui se multiplient, mes objectifs de performance qui augmentent, le contrôle qui reprend. Bref, la merde.

Et là, j’ai 2 solutions : retourner en hospit, où j’ai déjà passé 6 mois, ou réagir.

Avec ma psychiatre, on décide de prendre des mesures, pour m’aider pas à pas à dépasser mes peurs et à me remettre dans un mode de vie adapté, étape par étape.

100 exemples de repas complets pour retrouver des repères et reprendre goût à l’alimentation

  • S’inscrire à une activité sportive, à un cours de gym (oui oui, vous avez bien lu !).
    Expliquer mes difficultés au prof, et m’en tenir UNIQUEMENT à son cours. Une fois que le cours est terminé, quitter la salle, et donner à son corps les besoins nécessaires pour se remettre du cours.
  • Ne plus jamais faire une activité seule.
    Lorsque je faisais de l’exercice seule, je ne voyais pas le temps passer, je me surpassais seule, je n’avais aucune limite. Être accompagnée permet d’être plus tempérée.
  • Ne pas s’en vouloir de flancher.
    Rome ne s’est pas construite en un jour. Ma thérapeute m’a rassurée que je risquais de flancher, ce que j’ai fait, parfois, souvent, jusqu’à diminuer, petit à petit.

Aujourd’hui, je fais du sport, rarement seule, et surtout pour m’amuser.

Plutôt que courir seule, je prends du plaisir à faire une partie de tennis, à danser, ou à prendre un cours de zumba avec mes amis.

La prochaine fois que vous enfilerez vos baskets, pensez à moi, et posez vous les bonnes questions.

Pourquoi je fais ça ? Est-ce sain ? Est-ce que j’en ai besoin ?

Go warriors, on peut tous y arriver. Vaincre ensemble.

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