Lorsqu’on souffre d’hyperphagie, on a tendance à fuir certaines catégories d’aliments par peur des crises qui pourraient suivre.

Dans mon parcours de guérison, j’ai mis en place quelques stratagèmes qui m’ont permis de réintroduire chaque aliment tout en évitant compulsions ou frustrations.

Aujourd’hui, je les partage avec vous.

Me détacher définitivement de cette envie de perdre du poids et aimer enfin mon corps

C’est selon moi la première étape et sûrement la plus complexe me direz-vous.
Que ce soit dans la boulimie ou l’hyperphagie, on mange parce qu’on a un vide à combler, un mal-être profond… et aussi parce qu’on ne s’aime pas, parce qu’on déteste ce corps que l’on voit dans le miroir, parce qu’on rêve de maigrir, mais on se dit qu’on est nulle, qu’on n’a pas la « volonté » et du coup, on se puni en mangeant d’énormes quantités de nourritures.

Cela passe aussi par l’arrêt de la restriction cognitive qui consiste à se dire « j’ai réellement faim mais il ne faut pas que mange car ce n’est pas bien, ce n’est pas l’heure, je suis déjà assez grosse », ou bien se dire « je suis au restaurant, j’ai envie de manger ça mais je vais plutôt prendre ça car ça fait moins grossir ».

Ces pensées vous frustrent et sont les créatrices de vos futures crises.

Il est donc ultra important de vous détacher définitivement de cette envie de perdre du poids et d’arrêter de vous dénigrer pour enfin vous aimer pleinement de la tête au pied.

Faire une liste des aliments interdits et ne plus les diaboliser en y allant étape par étape

Vous pouvez commencer par faire une liste de vos aliments interdits (cette idée m’a été donnée par une psychologue spécialisée dans les addictions et je la remercie grandement!), en les catégorisant, c’est-à-dire en mettant une colonne « aliments interdits avec risque de crise faible », une autre « risque de crise modéré » et une dernière « risque de crise élevé ».

La première étape est de réintroduire les aliments avec un risque de crise faible. Cela permettra d’y aller doucement, sans avoir un risque d’intensifier ses crises et donc de laisser tomber.

Pour la mise en place, je vous conseille d’acheter, si possible, les aliments en « vrac » et ne prendre l’aliment qu’en petite quantité, puis, voir comment cela se déroule. Comme ça, si ça dérape, vous ne mangerez que la quantité que vous avez achetée et pas un paquet entier par exemple. Cela m’a beaucoup aidée et m’a permis d’avoir moins peur, d’être moins angoissée et d’y aller à mon rythme.

Dès qu’un aliment est de nouveau dans vos placards sans que vous n’ayez sa présence en tête 24h/24, passez à un autre aliment et ainsi de suite. Vous pouvez bien sûr faire des « pauses » si vous sentez que ces jours-ci vous êtes plus stressé, moins enclin à vous écouter par exemple.

Alors oui, le processus demande du temps et n’est pas le même pour tout le monde bien évidemment. Mais, croyez-moi, il vaut le coup !

Ne pas avoir peur des rechutes, ne plus culpabiliser et m’octroyer le temps nécessaire

Il est vrai qu’au départ, votre corps va réagir de la même façon que lorsque vous faites vos crises puisqu’il va croire que ces aliments que vous lui mettez sous le nez ne vont plus lui être autorisés par la suite ou que vous allez culpabiliser. Tout ceci est normal.

L’important ici est de ne plus culpabiliser et de faire preuve de patience. C’est là aussi où la première étape est hyper importante car si vous êtes toujours focalisé sur l’envie de perdre du poids, vous allez vous dire que c’est trop dur, que la réintroduction intensifie vos crises et que vous allez grossir. Ces pensées vont malheureusement vous enfoncer encore plus dans la maladie.

Sachez que votre corps va progressivement comprendre qu’il n’est plus en restriction, que vous l’écoutez de nouveau et il va donc arrêter de vous faire fonctionner en mode « pulsions incontrôlables » et « pilotage automatique ». Retenez aussi qu’ un aliment que vous vous autorisez sans restriction, sans culpabilité et sans système de compensation perd son pouvoir d’attraction.

100 exemples de repas complets pour retrouver des repères et reprendre goût à l’alimentation

Reprendre goût au plaisir

Ici, l’objectif est de reprendre goût au plaisir (parce que oui, malgré tout ce qu’on entend, on mange aussi avec sa tête et ce n’est en rien un problème quand on sait s’écouter) grâce à la réintroduction d’au moins un plaisir par jour, celui qui vous fait envie, peu importe ce que c’est.

En plus, vous verrez que ce plaisir n’a aucun impact, ni sur votre poids, ni sur votre santé.

Si vous aimez cuisiner, faites des gâteaux, des plats savoureux et évitez de vous concentrer uniquement sur des recettes « healthy » ou « sans sucre ».

Mangez ce qui vous donne envie sur le moment.

Un plat savoureux qu’on apprécie vraiment nous permet d’être rassasié plus rapidement alors pourquoi s’en priver !

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