Les troubles alimentaires sont des maladies de plus en plus connues et reconnues. De nombreuses personnalités en parlent ouvertement, de nombreux films et livres brisent les tabous, ce qui permet à chacun d’être de plus en plus sensibilisé à ce fléau.

Mais si vous ne souffrez pas de troubles alimentaires et que vous nourrir est un acte naturel, vous êtes souvent complètement perdu dans la façon de gérer la relation avec un de vos proches concerné.

Qu’il s’agisse d’une personne de votre cercle resserré – famille, amis – ou d’un cercle plus éloigné – collègue, personne rencontrée ponctuellement à une soirée ou un diner – voilà quelques conseils pour vous aider à gérer la relation … et à aider la personne concernée.

1. Apprenez à détecter les symptômes

Un trouble alimentaire peut se manifester de plusieurs façons. Une personne qui souffre de troubles alimentaires n’est pas forcément maigre, ne se restreint pas forcément au moment des repas, et si vous ne partagez que peu de repas avec elle, vous ne remarquerez peut-être pas ses difficultés.

Des comportements dysfonctionnels peuvent vous alerter: quitter la table systématiquement dès la fin du repas, refuser de consommer certaines catégories d’aliments, manger à des heures très limitées, avoir un rapport excessif à l’exercice physique, être irritable au moment des repas, vouloir être systématiquement informée du contenu du repas, …

2. Au moment d’aborder le problème, n’employez pas un ton accusateur

Vous avez conscience que la personne est malade et souhaitez aborder le problème avec elle. Le sujet est délicat, la conversation est sensible et intimidante, vous ne savez pas comment vous y prendre.

L’objectif de cette discussion est d’aider la personne, lui faire prendre conscience que quelque chose est dangereux pour elle.

A ce moment là, gardez en tête que 2 étapes marquent la vie d’une personne qui souffre de trouble alimentaire : le déni, et la peur de se soigner. Si vous prenez un ton accusateur et stigmatisant, vous risquez de la braquer, de perdre sa confiance ou même que la relation se termine.

Un bon moyen de s’y prendre est de se concentrer sur vous, votre ressenti, pas sur celui de la personne : JE m’inquiète pour toi, J’ai remarqué ceci ou cela. Ainsi, la conversation semblera plus emphatique et moins agressive que « TU ne manges pas assez, TU es trop maigre, etc… »

Il s’agit d’être diplomate. Et choisissez un lieu et un moment de vie adapté (pas sûr que le milieu du repas en pleine réunion de famille soit le plus adapté…).

3. Encouragez la à demander de l’aide

Se faire accompagner d’une aide médicale, et surtout neutre de toute relation affective, est indispensable pour aider à la sortie de maladie.

Se soigner d’un trouble alimentaire est un processus très long qui demande de l’investissement.

Dites lui que consulter un médecin, UNE FOIS, ne l’engage à rien.

A lire : l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire.

4. Ne vous comparez pas à la personne

« Regarde, je suis plus grosse que toi. »

« Regarde, je mange normalement, et pourtant je ne suis pas grosse » « Si je mangeais comme toi, je serais plus grosse / plus maigre. »

Ces discours n’aideront pas la personne et la conforteront dans sa maladie.

5. N’essayez pas de trouver des astuces pour forcer la personne à manger

« Si tu manges ci ou ça, on fera ci ou ça »

« Si tu atteints tel poids, on t’emmène en vacances »

« C’est vachement bon, je comprends pas que tu n’en veuilles pas, tu ne sais pas ce que tu loupes »

« Allez, juste un bout pour me faire plaisir »

La personne en face de vous est malade. Pas manipulatrice. Si c’était si simple de se soigner, elle n’en serait pas là.

6. Ne la menacez pas

Menacer la personne de la laisser tomber, de la quitter, de mettre des distances n’aidera pas non plus.

Vous devez penser à vous, prendre soin de vous, mais utiliser votre présence aux côtés de la personne comme monnaie d’échange de sa guérison n’est pas souhaitable.

A nouveau, la personne est malade, elle ne cherche pas à vous faire du mal.

7. Ne vous mettez aucune contrainte et prenez aussi du temps pour vous

Accompagner une personne qui souffre de troubles alimentaires dans son parcours de soin est épuisant.

Vous avez le droit et vous devez prendre du temps pour vous.

C’est la notion du masque à oxygène. Mettez d’abord le votre avant d’essayer de sauver les autres.

8. Essayez de valoriser la personne et de lui parler d’autres choses que sa maladie

Séparez bien la personne de sa maladie. La maladie ne définit en cas la personne et sa personnalité. Un point important va être de montrer à la personne qu’elle compte pour vous, qu’elle a des qualités, indépendamment de ses difficultés et de son apparence.

Parlez-lui des choses qu’elle aimait avant la maladie, changez lui les idées, faites lui découvrir des choses nouvelles.

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9. N’essayez pas d’adapter le repas à ses difficultés

Continuez à faire les mêmes repas pour la personne que vous les feriez pour vous. Ne vous adaptez pas à la maladie.

10. Gardez en tête qu’il peut y avoir des rechutes

Le parcours de soin est fait de hauts et de bas. Lorsque vous pensez que la personne va mieux, il peut y avoir des rechutes. Ne soyez pas déçu ni fâché si cela arrive.

11. Encouragez la personne à s’exprimer

S’il faut des temps où la maladie est mise à l’écart, elle ne doit pas pour autant être ignorée, au contraire. Poussez la personne à vous parler de ses ressentis, de ses difficultés, de ce qu’elle traverse.

ça l’aidera sûrement à prendre conscience de ses difficultés, et ça vous aidera vous à comprendre les difficultés que la personne traversent.

12. Impliquez-vous dans le parcours de soin

Surtout si vous êtes un membre de la famille. Une étude clinique réalisée à Stanford montre que les thérapies familiales sont souvent bien plus efficaces que les thérapies individuelles pour soigner les troubles alimentaires.

Engagez-vous, et préparez-vous à vivre des moments assez inconfortables.

13. Soyez patient

Le soin est long. Très long. Attendez-vous à parcourir un marathon. Mais partez avec l’objectif d’aller au bout.

14. Informez-vous

Nous organisons une conférence sur la thématique des prises en charge pluridisciplinaire et de l’intégration du cercle familial. 
Plus d’infos ici. 

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