La dépression touche 1 personne sur 5 en France et dans le monde, soit 10 millions de français et 300 millions d’habitants à travers le monde qui sont concernés.

C’est aussi un symptôme ou une conséquence des troubles du comportement alimentaire.

Loin des clichés d’une déprime passagère pour laquelle il suffirait « de se bouger » pour aller mieux, c’est un véritable fléau.
C’est aussi une maladie qui se soigne.

C’est pour sensibiliser sur ce sujet encore tabou, stigmatisé et stigmatisant que le Dr Astrid Chevance, psychiatre, et la réalisatrice Marie-Stéphane Cattanéo, en collaboration avec la Fondation Pierre Deniker, ont co-écrit le court-métrage « Et toi, ça va ? » 

Comment soigner la dépression ?

Il est indispensable de se faire aider pour sortir plus rapidement et avec le moins de séquelles d’une dépression.

Pour cela il existe des traitements dont l’efficacité a été clairement établie. Il s’agit de traitements pharmacologiques, psychothérapeutiques ou de techniques de stimulation cérébrales.

L’enjeu est de trouver rapidement le bon traitement pour la bonne personne. Le médecin traitant peut prendre en charge une dépression légère ou modérée en première intention. En cas de dépression sévère ou ne répondant pas correctement à un premier traitement, il faut avoir recours à un psychiatre. Les psychologues peuvent prendre en charge des symptômes dépressifs ne nécessitant pas de prescription pharmacologique ou participer à la prise en charge globale de dépressions plus sévères.

Les psychothérapies comportementales et cognitives sont indiquées en première intention (selon la Haute Autorité de Santé) dans le traitement des dépressions légères ou modérées. Ces psychothérapies peuvent être utilisées seules ou en synergie avec le traitement médicamenteux. Elles peuvent également aider à prévenir les rechutes et traiter les symptômes résiduels.

Les antidépresseurs sont des médicaments dont l’efficacité a été démontrée. Comme tous les médicaments, ils peuvent induire des effets secondaires qu’il est important de rapporter à son médecin afin de procéder à des ajustements du traitement.  La plupart des antidépresseurs n’ont pas une action immédiate et 30% des dépressions sont résistantes aux traitements les plus communs et nécessitent des soins plus spécifiques. Il existe de nombreuses classes d’antidépresseur, et à l’heure actuelle l’enjeu majeur est de trouver des facteurs prédictifs de bonne réponse aux différentes classes en fonction de la clinique mais également de potentiels bio-marqueurs (indices biologiques ou d’imagerie cérébrale caractérisant certaines formes cliniques). Face à un épisode dépressif, il est important de rechercher systématiquement des éléments en faveur d’un trouble bipolaire, qui nécessite un traitement spécifique.

Lorsque la dépression est sévère, notamment avec des idées suicidaires, ou compliquée d’autres troubles, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire. Lorsque le pronostic vital est en jeu ou lorsque la dépression résiste aux traitements, l’électro-convulsivothérapie (traitement à partir de courants électriques) est une indication de choix.

Quels sont les symptômes de la dépression ?

La dépression peut avoir des présentations cliniques très variables d’une personne à l’autre. Il ne s’agit pas d’un simple sentiment de tristesse mais de la concomitance de plusieurs symptômes qui s’installent dans la durée (au moins 15 jours) et qui ont un retentissement sur le quotidien.

L’humeur est généralement triste mais l’irritabilité peut être prédominante (notamment chez les adolescents et les personnes âgées) et parfois s’installe une indifférence affective. L’angoisse, la culpabilité, l’impression que plus rien n’a de sens ou ne vaut la peine d’être vécu peuvent aller jusqu’à un sentiment dedésespoir. Au-delà des émotions négatives, la capacité à éprouver des émotions positives s’appauvrit et les personnes ne ressentent plus de plaisir pour des choses habituellement plaisantes (anhédonie).

Des troubles cognitifs tels que des difficultés à se concentrer, à prendre des décisions ou des troubles de la mémoire complètent la plupart du temps le tableau. Ils peuvent impacter les personnes à des degrés divers en entravant la capacité à travailler, ou allant jusqu’à rendre quasi impossible de suivre une conversation, de lire des choses simples ou de se concentrer sur un film.

Il existe souvent un ralentissement global qui touche la vitesse des processus cognitifs et la motricité. La pensée perd de sa fluidité. Dans certains cas, les mouvements deviennent rares, lents, le faciès se fige, la voix est monocorde, le débit de parole diminué jusqu’à parfois s’éteindre jusqu’au mutisme.

La motivation est basse et inhibe la volonté des personnes qui ont le plus souvent beaucoup de mal à initier la moindre activité.

Les fonctions dites instinctuelles sont très précocement atteintes : le sommeil nocturne est perturbé tant en quantité (réveil précoce autour de 4h du matin sans possibilité de se rendormir) qu’en qualité (cauchemars, sommeil non réparateur), l’appétit est le plus souvent diminué avec une perte de poids associée. Parfois, il existe au contraire une hypersomnie avec une augmentation du besoin de sommeil et une augmentation de l’appétit avec prise de poids. Le désir sexuel disparaît (baisse de la libido) pendant que se développe des troubles de l’orgasme.

De nombreuses personnes vont développer des idées suicidaires qui peuvent les conduire à un passage à l’acte auto-agressif.

L’ensemble de ces symptômes entraine une modification marquée de la capacité à fonctionner au quotidien.

Retrouvez plus d’informations sur le site de la Fondation Pierre Deniker

A propos du Dr Astrid Chevance

 Ancienne élève de l’Ecole Normale de la rue d’Ulm, agrégée d’histoire, psychiatre et maintenant doctorante en épidémiologie clinique, je consacre mes travaux de recherche à la dépression dans l’équipe METHODS du CRESS à l’Hotel Dieu (INSERM UMR1153). Je développe des méthodes qui permettent de mieux prendre en compte le vécu des patients dans la recherche clinique.

 

 


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