Alors que le véganisme est de plus en plus adopté en France, des spécialistes, réunis au congrès de la Société française de pédiatrie, alertent sur les risques et les dérives de cette mode et de ce régime alimentaire.

Conscience écologique, cause animale, lutte contre l’alimentation industrielle, les adultes vegan mettent en avant de nombreuses raisons de ne plus consommer un grand nombre d’aliments : pas de viande, pas de poisson, pas de lait, d’oeufs ni de miel. 
Si ce régime convient à leurs parents qui choisissent leur alimentation de manière libre et éclairée, certains enfants et même des nourrissons subissent cette façon de se nourrir qui peut avoir des conséquences dramatiques, voire être fatale.

“On a eu dans le service un bébé de treize mois qui était végétalien depuis la naissance et qui avait fracturé ses quatre membres, parce qu’il n’avait pas assez de calcium, parce qu’il utilisait des jus végétaux”.

Patrick Tounian, chef du service de nutrition pédiatrique de l’hôpital Trousseau 

Les médecins s’alertent et communiquent sur l’extrême danger du véganisme pour le développement des enfants : fragilité des os, retard de croissance, …
Des nourrissons sont ainsi régulièrement pris en charge et placés en réanimation pour des raisons de dénutrition extrême. Partout dans le monde, des histoires qui peuvent être fatales se multiplient : en France où plusieurs décès ont déjà été recensés; aux USA où un couple a été arrêté après que leur bébé de cinq mois n’ait pris que 400 grammes depuis sa naissance; en Italie où des parents se sont vus retirer la garde de leur enfant en état de malnutrition sévère.

Les ados sont aussi concernés

Phénomène de société, de plus en plus d’adolescents adoptent aussi ce régime.

« Chez les adolescents qui se mettent au végétalisme, on constate souvent une grosse fatigue qui apparaît au bout de deux mois. A ce moment là, nombre d’entre eux se remettent à manger des produits carnés.« 

explique le médecin

Carences en fer, en calcium ou encore en vitamine B12, les personnes qui décident de supprimer toutes protéines animales du jour au lendemain peuvent rapidement faire l’expérience de difficultés de concentration, intellectuelles et donc scolaires.

20% des adolescents végétaliens auraient un taux de fer inférieur à 20 nanogrammes de fer par millilitre de sang selon une étude de 2002. Pour 1 milligramme de fer absorbé par le corps, il faut consommer 130 grammes de boeuf, 330 grammes de poulet ou encore 800 grammes de poisson. Du côté des produits végétaux, pour absorber 1 milligramme de fer, il faut environ 2 kilogrammes de légumes secs cuits.

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Le calcium est lui aussi principalement apporté à l’organisme via les aliments d’origine animale. De 0 à 20 ans, il joue un rôle décisif puisqu’il va servir à constituer le capital osseux de l’enfant pour toute sa vie. On peut retrouver du calcium dans des aliment d’origine végétale, tels que le choux ou le brocoli.

Mais il existe aussi des nutriments qui n’ont aucune alternative. La vitamine B12, par exemple, est indispensable au développement neurologique, cérébral et cognitif de l’enfant. Idem pour la DHA, un acide gras indispensable, qui se trouve exclusivement dans le poisson. 

Aucun jugement évidemment vis-à-vis des choix alimentaires de tout un chacun, mais il est important de prendre conscience des risques à long terme sur sa santé et sur ceux qui nous entourent et de se rapprocher d’un médecin qui pourra prescrire les bons suppléments pour éviter les carences.