Il y a cinq ans, je sombrais dans la maladie.

Comme on l’entend souvent, tout est parti d’une simple volonté de perdre deux petits kilos (non nécessaires en plus de ça…).

Ma vie est vite devenue un vrai cauchemar.

Après avoir été diagnostiquée « anorexique mentale », j’ai tenté de m’en sortir seule. Mais le cercle vicieux était déjà trop présent, la restriction et l’hyperactivité déjà trop ancrées…

J’ai été suivie par des diététiciennes qui me donnaient des plans alimentaires. Je m’y tenais quelques semaines avant de relâcher mes efforts lorsque je voyais le chiffre sur la balance augmenter, malgré mon envie de m’en sortir.

Plus le temps passait et plus je me sentais fatiguée.

Paradoxalement, je me sentais très bien physiquement, mais mentalement je n’en pouvais plus. Mes journées se résumaient à penser nourriture, faire du sport et repenser nourriture pour savoir ce que je pouvais ou non manger pour ne pas dépasser un certain apport calorique journalier.

J’étais devenue aigrie, méchante, toujours de mauvaise humeur, mal dans ma peau.

Ma décision était prise, seule je n’y arriverais jamais, je voulais être prise en charge et me faire hospitaliser. Je savais que cela allait être très dur mais c’était la dernière solution.

J’ai fini mon Master en Ressources Humaines plus épuisée que jamais mais je ne voulais pas mettre mes études entre parenthèses.

Le 07 juillet 2015, je suis entrée à l’hôpital. Appréhension et soulagement. J’allais enfin pouvoir lâcher prise, me faire violence chaque jour en sortant de ma zone de confort sans cesse, j’étais enfin prise en charge.

Beaucoup d’entre vous ne souhaitent pas l’hospitalisation. Pour ma part j’y suis allée de mon plein gré mais je ne vous cache pas que je redoutais fortement cette période. Ennui, efforts constants… Ce qui m’attendais allait vraiment être très dur.

Aujourd’hui je vous fais part de cette expérience :

L’hôpital est loin d’être si horrible que ce que l’on en dit. Bien entendu il faut y aller avec la volonté de s’en sortir…

J’avais des activités chaque jour pour m’occuper, aussi bien sur la maladie elle-même (sophrologie, rendez vous quotidien avec mon psychologue, diététicien…), que sur des activités du quotidien (dessins, jeux de société, …).

Mes journées étaient parfois longues car je m’ennuyais parfois, mais j’étais agréablement surprise en comparaison avec ce que j’imaginais.

J’avais chaque jour des plateaux repas composés exactement de la même manière que tous les autres patients : entrée, plat, fromage, pain et dessert.

Je prenais mes repas seule dans ma chambre. Si je décidais de ne pas manger, c’était mon problème. Mais je n’ai pas été à l’hôpital pour faire comme à la maison, et chaque jour je me mettais au défi de tout prendre.

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Les premiers jours, évidemment, j’avais extrêmement de mal à tout manger, mon estomac ayant été fortement rétréci suite à mes restrictions, mais au bout de mes trois semaines de séjour, je mangeais l’ensemble du plateau sans soucis.

Grâce à ce séjour, j’ai compris que la nourriture ne faisait pas grossir mais qu’elle était nécessaire. Nécessaire pour vivre.

Chez moi, si je mangeais des féculents, je ne mangeais pas de pain. Si mon déjeuner était conséquent, je me restreignais le soir.

A l’hôpital, ce contrôle m’était devenu impossible. Ça a été difficile mais au fil des jours qui passaient, les efforts me paraissaient moins difficiles.

Je garde en tête le premier dimanche matin, jour de viennoiserie. Nous avions droit à un croissant. Je l’ai mangé en pleurant, j’y ai pensé toute la journée. Mais je l’ai fait.

Le second dimanche, j’ai pris ce croissant avec de la culpabilité et le troisième je l’ai savouré. Pourquoi ? Parce que je l’avais déjà fais deux fois et j’ai bien vu que rien n’avait changé le lendemain.

Cette expérience m’a vraiment fait ouvrir les yeux. Manger de tout, en bonne quantité, sans sport ne fait pas grossir. C’est simplement vital.

Sachez une chose, l’hôpital m’a sauvé la vie et si je n’avais pas pris cette décision… Je pense que je n’aurais pas pu écrire ces mots.

L’hospitalisation est difficile mais elle peut vous permettre d’ouvrir les yeux sur beaucoup de choses.

Ne lâchez rien, peu importe le temps que cela prendra.

Soyez fier de votre combat.

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