Avant, j’avais peur, de la vie, des gens, du monde qui va trop vite, de l’avenir… Je me mettais une pression énorme pour tout et rien, je contrôlais (presque) tout car ça me rassurait, mon quotidien était calqué sur le temps, sur des horaires. J’étais anxieuse, angoissée, aucune confiance en moi et très fragile à l’intérieur.

Je savais que tout ça, ce n’était pas moi.

Les troubles alimentaires m’ont tout pris, à commencer par ma joie de vivre et ma personnalité.

A 17 ans, j’étais pleine de vie, j’avais une bande de copains, je croquais la vie, j’étais spontanée, rigolote, à l’aise dans ma tête et mes baskets ! La maladie s’est emparée de moi l’année de la terminale.

Durant les dix années qui ont suivi, j’ai vécu avec ce trouble, qui m’a complètement déformée physiquement et psychologiquement.

Il y a 3 ans, j’ai compris que j’étais maladie et pris la décision d’emprunter le chemin de la guérison, entre nutritionniste et psychothérapeute.

17 mars 2020, le confinement

Le gouvernement Français déclare un confinement général de la population, avec restrictions à tous niveaux. Confinés, nous y voilà. Au début, on n’y croit pas. Et puis tout s’enchaîne : chômage technique, commerces fermés, plus personne dehors, attestation pour sortir… On y est vraiment.

Donc, cela signifie… qu’il va falloir trouver à s’occuper ! Plus de sorties « pour marcher un peu », non,

rester à la maison pour sauver des vies.

Je me dis que ça va être un bon exercice pour canaliser mes envies d’activité…

Au début, je notais le soir sur un papier des idées d’occupation auxquelles je pensais pour le lendemain, pour me rassurer « d’avoir des choses à faire ».

A lire :
Merci d’arrêter de commenter mes repas ou mon physique

Hé oui, le stress du néant, du vide… On ne le connaissait plus dans nos vies trépidantes à 100 à l’heure ! Par peur de se confronter à soi- même, on se devait d’être toujours en mouvement, occupés à quelque chose.

Comme si on fuyait le moment où il faudrait se retrouver seul avec soi-même. Alors on comblait, on comblait le vide avec tout ce qu’on pouvait. On se montrait ainsi « productif ». Ne rien faire était très mal vu, synonyme de paresse, fainéantise et j’en passe.

Et pourtant…

Farniente, de l’italien « fare niente » autrement dit : faire rien.

Ne rien faire est plus productif que de s’afférer à des tâches qui ne nous plaisent pas. Lorsque nous ne faisons rien, nous laissons notre cerveau divaguer avec ses idées, nous laissons notre esprit se reposer, déambuler là où il le souhaite… Si on laisse faire pendant un certain temps, on en ressort en général avec plein d’idées auxquelles on n’avait pas pensé, ou peut-être seulement une idée à tenter ou alors…rien du tout mais on aura reposé notre esprit, notre mental. On en ressort plus lucide et plus concentré pour la suite.

Lorsque le monde s’est arrêté, j’ai été soulagée. Oui, les choses ne pouvaient pas continuer ainsi, à cette vitesse folle on allait droit dans le mur. Maintenant, on va pouvoir souffler (spéciale dédicace à toutes les personnes qui ont été présentes sur le front pendant cette période de confinement : encore un grand merci…)

On va pouvoir apprendre aux gens que nous avons le droit de respirer, de lire des bouquins, de paresser sur son balcon, de se promener tranquillement, de prendre son temps.

J’ai petit à petit lâché ces « obligations » que je me mettais pour rassurer mon esprit. Je prenais au jour le jour et je découvrais que, sans rien prévoir, je faisais des choses incroyables qui me venaient spontanément à l’esprit, sans que je les aie préméditées auparavant.

Par exemple,

  • faire des recherches Internet sur un sujet qui nous passionne,
  • suivre une vidéo de yoga pour s’étirer et respirer profondément,
  • cuisiner des cookies – parce qu’on à du chocolat dans les placards et que c’est bon !
  • écrire,
  • lire un bon livre,
  • prendre des nouvelles de ses proches…

Finalement, j’ai découvert que sans rien prévoir, je trouvais à m’occuper avec ce que j’avais à la maison. J’ai donc appris qu’il n’y aa pas besoin de toujours tout prévoir pour vivre. Que c’est ça, la spontanéité. Et j’ai trouvé ça vachement chouette.

Avec cette épidémie mondiale qui nous tombait dessus, j’ai réalisé que la vie ne tient qu’à un fil et que finalement, tous les humains se sont retrouvés dans le même bateau. J’ai compris que l’on ne vivait pas dans un monde parfait, que tout pouvait basculer du jour au lendemain. C’est ce qui m’a convaincue de la préciosité de la vie. Et j’ai compris que ma vie, c’était à moi de la dessiner comme j’en avais envie, là, maintenant. Ma vie, c’est moi et personne d’autre.

J’ai commencé à me reconnecter avec moi-même. J’ai commencé à m’écouter, au niveau de mes envies et de mes sensations, notamment sur l’appétit. Au début du confinement, je contrôlais encore mon alimentation.

A la fin du confinement, le mot contrôle ne fait plus partie de mon esprit. Dingue, non ?

C’est en savourant le temps des choses, la vie qui s’écoule doucement, les rapports humains plus tolérants et plus vrais, que j’ai véritablement donné sens à mon existence.

A écouter

J’ai découvert la créativité, la souplesse, la sérénité et finalement l’harmonie avec moi-même. Je faisais des choses pour moi et je me sentais très bien. Je n’avais plus aucune contrainte qui me fixait des limites. Et c’est en ayant cette pleine liberté pour se retrouver que je me suis peu à peu transformée en une Marine plus nature, plus vraie.

Je parle d’une transformation car jamais je ne me suis sentie aussi bien à l’intérieur, détendue, en paix avec moi-même. Même s’il y a des situations délicates, stressantes, je les prends telles qu’elles sont et j’agis en fonction, sans me précipiter. Car j’ai compris que rien n’est plus précieux que la vie.

La clé, à mes yeux, est de savoir accepter les choses. Savoir prendre les choses telles qu’elles sont. Nous ne sommes pas wonder-woman ou super-man, nous n’avons pas le destin de la planète entre nos mains. Laissons les choses se faire et portons notre énergie sur ce qui nous tient à cœur. Le reste à du coup moins d’importance.

Ce que je voudrais vous dire, c’est qu’il ne faut pas attendre d’être guéri(e), d’avoir pris ces deux kilos qui nous manquent, de rentrer dans tel pantalon, d’être en couple, d’avoir un enfant, un chien…

En fait, la vie c’est maintenant. C’est ce que vous faites au présent, au jour le jour. Si vous aussi vous voulez du changement, faites-le maintenant. La vie n’attend pas.

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