Les recommandations nationales et internationales s’accordent sur l’importance de pratiquer une activité physique régulière afin de se maintenir en bonne santé (environ 30 min de marche rapide par jour, d’après les spécialistes (PNNS, OMS).

Il est admis que l’activité physique modérée et régulière apporte des bienfaits sur les plans physiologique, psychologique et social.

Cependant, dès lors que la pratique physique s’effectue en excès, elle peut s’avérer néfaste pour la santé physique (traumatismes, blessures) et mentale (comportements obsessionnels, sensation de fatigue ignorée, activité sportive au détriment de la vie sociale).

Dans certains cas, cette pratique excessive peut-être liée à d’autres troubles, tels que les troubles du comportement alimentaire, ou les troubles dysmorphophobiques.

Il existe donc une relation ambiguë entre activité physique et troubles du comportement alimentaire.

Mais l’activité physique est-elle un facteur aggravant les TCA ou au contraire un moyen de les réguler ?

L’hyperactivité physique se définit comme une activité physique excessive, répétitive et sans vrai plaisir, c’est-à-dire motivée par une volonté de dépenser des calories et d’obtenir un sentiment d’autosatisfaction plutôt que par une recherche de bien être (Source : Beumont, 1994).

La prévalence de l’hyperactivité physique chez les patientes anorexiques varie d’une étude à l’autre, les chiffres pouvant aller de 40 à 80 % des patientes.

A lire : comment diminuer l’hyperactivité et réintroduire des catégories d’aliments ?

Chez les anorexiques diagnostiquées hyperactives, la pratique physique se décrit comme une routine solitaire, qu’elles doivent accomplir tous les jours, de la même manière et aux mêmes horaires. Elles ne sont pas effectuées dans une recherche de plaisir, mais par sentiment d’obligation, voire d’addiction à l’activité physique dans un but de perte de poids. L’activité physique est donc pratiquée comme un comportement obsessionnel, avec le risque d’augmenter les blessures au regard de la mauvaise condition physique des personnes malades (Source : Varray, 1988). En effet, il a été démontré que les patientes anorexiques hyperactives souffrent souvent d’ostéoporose, de fractures de stress et de lésions articulaires (Source : Creen & Melchior, 2007). De plus, l’activité physique excessive augmente le risque de complications cardio-vasculaires (Source : Tolomio, 2007).

D’après certains scientifiques, l’hyperactivité peut constituer un facteur de risque de l’anorexie mentale. En effet, selon le modèle comportemental explicatif d’Epling et Pierce (1988), la pratique physique régulière provoque une diminution de l’appétit qui elle-même a pour conséquence de diminuer la valeur accordée à la nourriture, ce qui entraîne une restriction alimentaire et une perte de poids.

Movement & Sport Sciences – Science & Motricité

Une question récurrente consiste à se demander ce qui entraîne ce comportement hyperactif chez les personnes les plus vulnérables. Selon la littérature, les facteurs de risque les plus susceptibles de favoriser et entretenir une hyperactivité physique seraient principalement d’ordre socioculturel (comparaison sociale relative à l’apparence et à la quantité de sport pratiquée par les pairs, internalisation de l’idéal de minceur, etc). Toutefois, des motivations supplémentaires peuvent expliquer le développement d’une hyperactivité physique. C’est le cas notamment dans le domaine sportif, ou en réponse à un désir de performance, certains individus peuvent augmenter leur pratique sportive et modifier leur comportement alimentaire en conséquence. On parle alors d’anorexie athlétique, qui est définie comme “un trouble du comportement alimentaire secondaire à une activité sportive pratiquée de façon excessive” (Source : Powers, Schoken, Boyd, 1998).

Il apparaît donc que l’activité physique, selon la manière dont elle est effectuée et les buts qui la motivent, n’aura pas le même impact sur la santé. Pratiquée de façon adaptée, l’activité physique peut présenter des effets bénéfiques multiples.

Cependant, lorsqu’elle est pratiquée en excès, elle peut s’avérer néfaste. Etant donnée le peu d’investigations scientifiques menées dans ce champ, il reste aujourd’hui difficile d’identifier la nature exacte du lien entre activité physique et anorexie mentale.
En effet, ce lien diffère selon les prédispositions de chacun, la spécificité de la discipline, les pressions vécues, mais également le comportement et les intentions du pratiquant.
Ainsi, une même pratique physique peut être, en fonction des situations et des individus, un facteur de risque ou un moyen thérapeutique dans les TCA (Source : Moscone, Leconte et Le Scanff, 2014).

En effet, certains chercheurs préconisent la pratique sportive comme un soin complémentaire à la prise en charge de l’anorexie mentale.

Beumont (1994) stipule notamment que la pratique du yoga, du Tai-chi ou du mouvement dansé sont les activités physiques les plus adaptées aux problématiques des patientes anorexiques.

De nombreux médecins spécialisés dans le traitement des TCA préconisent une mise en place d’activités physiques d’intensité faible à modérée (à raison de deux à trois séances d’une heure par semaine sur une durée minimum de trois à six mois et menée par un spécialiste des activités physiques adaptées).

En effet, une telle activité pourrait constituer un complément au soin thérapeutique de l’anorexie mentale.

A revoir : Webconference – Sport et activité physique

 

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