Quand on parle de troubles alimentaires, le stéréotype qui vient spontanément est une jeune adolescente souffrant d’anorexie car elle se trouve trop grosse.

Il n’en est rien.
Si les troubles alimentaires touchent bien majoritairement des femmes, de tout âge, souffrant principalement de boulimie ou d’hyperphagie, les hommes ne sont malheureusement pas épargnés.

Alors que les chiffres officiels de prévalence différent d’un pays à l’autre (on parle d’1 personne souffrant de troubles alimentaires sur 3 aux Etats-Unis, d’1 sur 10 en France), les hommes seraient moins facilement diagnostiqués que les femmes.

Quels symptômes ?

Il existe des différences importantes dans la manifestation des troubles alimentaires chez les hommes que les femmes.
Les hommes sont généralement plus âgés, et ont des tendances plus importantes à d’autres troubles psychiatriques (comme l’anxiété, la dépression et la toxicomanie).
Chez les hommes, les comportements suicidaires sont également plus fréquents.
Concernant leur poids, les hommes qui souffrent de troubles alimentaires sont plus souvent en surcharge pondérale que les femmes et ils sont moins enclins à adopter des comportements de purge typiques tels que les vomissements et la prise de laxatifs.

A contrario, ils sont plus enclins à utiliser l’exercice physique comme comportement compensatoire.
En effet, selon certaines études, les troubles les plus courants chez les hommes sont les troubles de l’alimentation musculo-squelettiques ou dysmorphie musculaire, aussi appelée bigorexie.

Dans ce trouble, le type de corps désiré n’est pas plus mince, comme on le voit dans l’anorexie féminine traditionnelle, mais plus grand et plus musclé. Cela correspond à la vision sociétale traditionnelle du corps masculin idéal. Le symptôme principal de la dysmorphie musculaire est la peur de ne pas être assez musclé.
Les comportements symptomatiques associés comprennent souvent l’exercice compulsif, les troubles de l’alimentation caractérisés par une supplémentation en protéines ou en stéroïdes améliorant la performance.

Les chercheurs ont également observé des phases de « cheat meal » plus fréquentes que chez les femmes.
Ces repas sont des repas planifiés, riches en calories. Ces comportements ont des risques médicaux importants.

Pourquoi est-ce qu’on en parle moins ?

Principalement à cause des préjugés culturels, les hommes seraient moins enclins à demander de l’aide, à parler de leur trouble alimentaire, et à chercher un traitement.
Lorsqu’ils le font, c’est souvent après de longues années de maladie ce qui complexifie la prise en charge.
Ces préjugés culturels incluent le fait que les troubles alimentaires sont généralement connotés comme féminin, ou gai.

Bien qu’il puisse y avoir relativement plus de troubles de l’alimentation dans la communauté gaie masculine, la plupart des hommes souffrant de troubles de l’alimentation sont hétérosexuels. Une étude a révélé peu de liens entre l’orientation sexuelle et l’incidence des troubles de l’alimentation.

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Quels traitements ?

Tout comme les femmes, se soigner d’un trouble alimentaire nécessite un suivi pluridisciplinaire incluant au minimum un médecin généraliste ou pédiatre, un nutritionniste ou diététicien, et un suivi psychologique.

En centre hospitalier, à date, les traitements actuels sont malheureusement plus adaptés aux femmes qu’aux hommes.
En traitement hospitalier, les hommes et les garçons peuvent ne pas se sentir à leur place lorsqu’ils sont entourés majoritairement de femmes. Dans la mesure du possible, un environnement de traitement entièrement masculin est recommandé, dans la mesure du possible.

Quoi qu’il en soit, les études montrent que les hommes réagissent aussi bien aux traitements que les femmes.

Vous êtes un homme et souffrez de trouble alimentaire ? N’hésitez pas à nous contacter pour témoigner.